Avant 1798, la métallurgie vaudoise avait déjà son centre très actif et prospère à Vallorbe. En effet, dès l’époque romaine, des artisans du fer ont exploités le minerai découvert dans les fissures des roches calcaires du Jura. A partir du XIIIe siècle, la révolution industrielle provoque l’emploi de la roue à eau, non plus seulement pour les moulins, mais pour les scies, pour les marteaux et pour les souffleries.
Plusieurs établissements dont celui de la famille Jaquet fondaient le minerai de fer, affinaient, travaillaient et mettent en œuvre le métal. L’Orbe, le long de laquelle s’échelonnaient leurs ateliers, actionnant les soufflets de grands feux de forge, de feux de cloutiers, des battoirs et des martinets.
Depuis que les hauts fourneaux à bois avaient été obligés d’éteindre les feux, les affineries de Vallorbe se procuraient le fer brut au dehors. Le métal était transformé sur place en barres, bareaux, rubans, en outils agricoles de tous genres tels que pelles, pioches, faux, râteaux, etc. Très apprécié pour leur qualité, les fers de Vallorbe, aux ceux d’Allemagne et d’Angleterre faisaient une forte concurrence, s’écoulaient principalement en Suisse romande, en Savoie et dans les Pays de Gex, tandis que les instruments agricoles se vendaient sur tout le territoire suisse.
Les trois forges principales étaient établies à Valllorbe ; les forges des Eterpaz et de la Dernier ainsi que les forges du Mouthier.
La spécialité naguère florissante des clous forgés à la main à l’aide de charbon de bois, à laquelle Vallorbe devait sa prospérité ainsi qu’en témoignaient une trentaine de feux et une quinzaine d’ateliers de cloutiers, dont plusieurs exportaient leurs produits.
Mais l’introduction dans les pays voisins de marteaux-pilons et des machines pour fabriquer mécaniquement des pointes et des clous hâtèrent le déclin de l’ancienne clouterie locale. Toutefois, vers 1850, cette dernière continuait à fournir du travail à un certain nombre de personnes.
Quant à la fabrication des chaînes, elle avait été introduite à Vallorbe vers 1830 par Louis Vallotton-Jaquet cadet, qui établit huit chaîniers et un taillandier dans son domaine de La Dernier. Cette industrie utilisait du fer produit par forges locales. Cette activité resta peu importante.
La fabrication des limes et des burins enfin, dont Vallorbe était le principal centre en terre vaudoise. Avant 1850, des limes et burins pour horlogers étaient taillés à la main dans de petits ateliers, dont celui de Samuel Jaccard à Saint-Croix, à Bullet, à Ballaigues et au Lieu, mais il s’agissait d’une production faible. A Vallorbe, au contraire, plusieurs ateliers se livraient à la fabrication d’une grande variété de limes depuis longtemps déjà de toutes dimensions, depuis la lime ordinaire jusqu’à la lime très fine et de précision pour les horlogers, bijoutiers, mécaniciens, etc. A partir de 1835 environ, David Borloz donna une vigoureuse impulsion à cette industrie locale, que plusieurs fabricants porteront bientôt à un haut degré de développement, tels Grobet frères (1834), Borloz & Noguet-Borloz, successeur de David Borloz, Antoine Glardon, Jules Leresche-Golay et d’autres encore.
Vers 1848, cette fabrication occupait une centaine d’ouvriers. Les limes vaudoises rivalisaient avec celles de Sheffield et s’exportaient dans tout le monde.
Vers 1870, les sept principaux établissements fabriquaient, principalement pour l’horlogerie, 70’000 douzaines de limes et burins de toutes espèces par année. David Borloz à lui seul en livrait 22’000 douzaines.
L’extension progressive du machinisme provoquera bientôt dans cette industrie, comme dans les forges, un fort mouvement de concentration ; en 1893, il n’en existera plus que quatre et en 1899, la fusion des trois principales entreprises restantes – les Usines Métallurgiques de Vallorbe toujours actives à ce jour. Vallorbe est devenue la capitale mondiale de la lime de précision.
La fabrication de rasoirs s’était implantée au Sentier. Issue de celle des clous forgés à la main. Un seul industriel, Jacques Lecoultre s’y distingua; grâce à des procédés de son invention. LeCoultre stoppa la fabrication de rasoirs en 1919 pour se consacrer à la fabrication de montres.
Son fils Antoine, après deux ans d’études à la fabrication de montres à Genève, retourna au Sentier et, avec l’aide de son père, ils se consacrèrent principalement à la fabrication de montres.
En 1830, Jacques et son fils fondèrent la société « Jacques Lecoultre et fils ». Leur fils Elie fut un pionnier de l’industrie horlogère, créateur de nombreux calibres compliqués, promoteur des nouveaux procédés de fabrication, c’est lui qui transformera le petit atelier familial en la toute première Manufacture de la Vallée de Joux inaugurée en 1867. La collaboration entre les horlogers LeCoultre et Jaeger permit la création de la Manufacture »Jaeger-LeCoultre » – fabricant de montres d’exception.
Lien: Musée du Fer – Vallorbe
Les instruments dentaires
Un petit atelier familial, créé à Ballaigues, en 1889, est devenu la première fabrique d’instruments dentaires de Suisse. Horloger, Augustre Maillefer abandonna son métier pour des études de chirurgien-dentiste. Il avait de la peine à se procurer les instrument dont il avait besoi; aussi produisit-il lui même tire-nerfs, sondes lisses ou alésoirs. La production s’accrut et fut vendue aux dentistes de part et d’autre de la frontière. En 1920, les Maillefer étaient en mesure de fabriquer des fraises d’une manière industrielle. Sur cette lancée, ils automatisèrent la production et construisirent eux-mêmes les machines qu’ils avaient besoin.
En 1995, l’entreprise a été rachetée par la multinationale Dentsply International Inc.
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