Si en Suisse les querelles religieuses dégénéraient ainsi en guerres sanglantes, chez nos voisins, en France, dans le Piémont, les divergences confessionnelles n’aboutissaient non point à des combats, mais à la persécution, au martyre, à l’anéantissement des plus faibles, soit les protestants. A la fin du seizième siècle, en 1598, le roi de France, Henri IV, avait accordé aux réformés dans son royaume un édit, appelé Edit de Nantes, qui, s’il ne leur accordait pas une liberté de conscience absolue, leur garantissait au moins le libre exercice de leur culte.
Or, en 1686, le roi Louis XIV, subissant des influences féminines et cléricales, résolut d’extirper l’hérésie en révoquant, sans autre, l’Edit de Nantes. Il fut ordonné à tous les ministres qui ne voulaient pas se convertir de sortir du royaume. Une grande partie du troupeau suivit les pasteurs. Près de cinquante mille familles, sortirent de France et portèrent au loin, en Angleterre, en Hollande, en Allemagne, en Suisse, leurs connaissances et leurs industries. On peut affirmer que cette perte causée à la France par le fanatisme d’un monarque obéissant aux jésuites, fut pour l’Europe un gain énorme, origine de richesses indéniables à tous points de vue.
A Genève et dans le Pays de Vaud, les protestants arrivèrent par milliers et furent accueillis avec la charité la plus absolue et fraternelle. Quatre mille de ces malheureux se fixèrent dans notre patrie et nombre d’excellentes familles vaudoises issues de ces réfugiés français. Leur influence sur les arts, le commerce, l’agriculture, l’industrie fut, absolument remarquable et le peuple vaudois leur doit mille progrès et innovations dont il n’eut pas su prendre l’initiative.
L’exemple de Louis XIV persécutant les réformés ne tarda pas à être suivi par le duc de Savoie Charles-Emmanuel II acceptant l’aide de la France, résolut d’anéantir les Vaudois – disciples de Pierre Valdo, réformateur du douzième siècle – qui depuis cinq cents ans vivaient paisiblement dans les vallées piémontaises. Les montagnards, traqués, chassés durent se réfugier dans les pays protestants. Ces Vaudois du Piémont ne restèrent retournèrent dans leurs chères vallées et ils chassèrent en quelques jours les Piémontais et surent se défendre contre les troupes de Catinat.
Le commencement du dix-huitième siècle n’offre pas pour l’histoire de la nation vaudoise un grand intérêt. Berne n’a pas d’autres intérêts que de demander de l’argent et des soldats. Pendant tout le règne de Louis XIV, le Pays de Vaud fut dans une agitation perpétuelle, par crainte d’une invasion.
Au début du XVIIIe siècle, un surcroît de malheur allait encore frapper la Suisse entière. Lentement, la guerre intestine se préparait dans le nord-est de la Confédération. Début 1710, les paysans du Toggenburg – canton de Saint-Gall – tant protestants que catholiques supportait mal la domination du prince-abbé de Saint-Gall. Ces paysans s’emparèrent des châteaux et des couvents. Les cantons catholiques tels que Schwytz, Lucerne envoient des troupes pour secourir l’abbé et occupent les abords de la Reuss alors que Zürich dirige quatre mille hommes à la frontière du Toggenburg. Bientôt, une armée bernoise, forte de vingt mille hommes s’avance du côté de l’Argovie et se réunit aux Zurichois. Les Vaudois étaient les soldats les plus nombreux de cette armée. Le général de Sacconay, seigneur de Bursinel en était le commandant en chef, comme officiers d’état-major le major Davel, le colonel Monnier de Grandson, les majors de Crousaz et Damon de Nyon. Le combat devant Bremgarten fut terrible et sanglant, un corps-à-corps sans grâce dura de nombreuses heures mais la victoire demeura aux Bernois et Vaudois. Les pertes furent grandes des deux côtés. Le 28 mai, les troupes de Berne et de Zurich marchèrent sur Baden et en commençait le bombardement. Le major Davel réussit les Badois de capituler en leur promettant des conditions honorables. Malheureusement les promesses faites par Davel aux assiégés ne furent point tenue par le général bernois. D’autres lieux de bataille eurent lieu comme à Willermergen et de nombreux officiers vaudois furent tués.
La paix fut signée le 15 août 1712 et Berne et Zurich obtinrent la souveraineté d’une ligne ininterrompue de territoires allant du Lac Léman jusqu’à ceux de Constance. Le Pays de Vaud, si cruellement éprouvé par cette campagne crut demander à LL. EE. quelques récompenses ; malheureusement ils furent fort mal reçu à Berne et n’obtint que du dédain.
L’heure n’était pas encore venue où un homme se lèverait pour dire ce que la patrie vaudoise désirait : LA LIBERTE.
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