Alliances et Guerres

Bataille de Villmergen 1024
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Alliance des Suisses avec Henri IV, roi de France –nouvelle tentative du duc de Savoie – Ambassadeur suisse auprès de Marie de Médicis – Mission française auprès du Duc – le duc renonce à ses prétentions – Il s’allie avec Berne – Alliance avec Venise – Libertés et franchises de Vaud tenues comme lettre nulles – Guerre de Trente ans – Misère épouvantable – Impôts nouveaux
La guerre des Paysans – Levée des troupes vaudoises – Promesse des Bernois – Défaite des Paysans –– Bataille de Willmergen – Zurich et Berne – Défaite des protestants – Les Vaudois à Willmergen – La paix

Marie de Médicis
Marie de Médicis

Déclin de la Maison de Savoie
Berne et les autres cantons de la Suisse avaient conclu un traité d’alliance avec Henri IV, roi de France. A la mort de ce prince assassiné par Ravaillac le 14 août 1610, Charles-Emanuel, duc de Savoie, recommence ses attaques contre le Pays de Vaud. Soutenu par son beau-frère, Philippe III, roi d’Espagne, maître de la Franche-Comté, il se met à la tête de ses troupes et, en 1611, son armée s’approche de Genève, tandis que les soudards d’Espagne se concentrent au pied du Jura.
L’alarme est grande. Le trône de France n’est plus occupé par le bon Henri, catholique peu fervent. Son fils Louis XIII lui a succédé ; il a neuf ans et Marie de Médicis, sa mère, très bigote, très crédule gouverne le pays sous l’inspiration d’Italiens papistes et peu scrupuleux. LL.EE. délèguent un ambassadeur auprès de Marie de Médicis pour entreprendre des pourparlers avec Charles-Emanuel ; ce dernier ayant blessé par une réponse hautaine, la reine de France prit parti pour Berne et envoya une nouvelle mission en Savoie, celle-ci menaçante. Le duc compris alors que sa cause était perdue et qu’il fallait renoncer en possession des provinces romandes. « La Bresse, le Bugey et le Pays de Gex faisaient partie du puissant royame de France, l’indépendance de Genève était garantie par Louis XIII et par les cantons protestants et la souveraineté de Berne sur le Pays de Vaud était reconnue par la France et les Traités ! ».

La Maison de Savoie, frappée à mort, par la ruine, ne comptait plus dans la balance européenne.

Aussi, en 1617, Charles-Emmanuel ayant besoin d’un appui pour résister à la France et à l’Espagne conclut avec Berne un traité définitif, par lequel le canton s’engageait à fournir quatre mille hommes au duc, et en cas de besoins, celui-ci devait lui fournir deux mille deux cents. La Savoie renonçait à toutes es prétentions sur le pays de Vaud.
Cette alliance en détermina d’autres. En 1618, Berne s’allia à Venise, Zurich en fit autant. Chacun devait fournir deux mille cent hommes. Ce fut l’origine de ces capitulations militaires qui, pour la Suisse entière, eurent de si funestes résultats, tant au point de vue moral qu’au point de vue matériel.

Domination bernoise – Guerre de Trente ans

Le régime Carte de la Guerre de trente ansbernois s’était fortifié et le peuple qui avait eu quelques illusions quant à ses libertés et franchises comprenait maintenant l’oligarchie bernoise. Les Etats de Vaud étant de fait supprimés, le pays n’avait plus aucun moyen légal de formuler ses plaintes.
D’autre part, la Suisse entière était dans la plus absolue détresse. Une guerre épouvantable désolait l’Allemagne. Réformés et catholiques avaient pris les armes les uns contre les autres. La guerre de Trente Ans (1618-1648), fut un conflit d’ampleur européenne, bien qu’on l’ait appelée aussi « guerre d’Allemagne ». Plus de trente mille villes et villages furent incendiés (voir image). La Suisse, elle aussi, eut à souffrir de l’incursion des soldats belligérants ; les Suédois, entre autres, dévastèrent Schaffhouse et la contrée de Porrentruy.
D’autre part, les cantons étaient sollicités par les deux partis. Chacun d’eux y venait chercher des hommes et de l’argent. Le pays était écrasé et lorsque, en 1641, Berne veut lever dans ses pays sujets un impôt extraordinaire, les villes de Moudon, d’Yverdon, de Morges, de Nyon et la noblesse du Pays de Vaud voulurent s’assembler pour discuter de cet impôt, mais LL.EE. donnèrent ordre aux baillis de s’opposer à toute réunion et nos ancêtres payèrent sans murmurer.
Mais cet impôt ne fut pas accueilli avec une soumission pareille par les sujets de Berne et les bailliages de l’Argovie qui refusèrent. Ils prirent les armes, et l’insurrection gagna plusieurs communes du canton. Elle s’étend, comme une goutte d’huile, elle envahit les campagnes de Bâle, Lucerne et Soleure. La guerre de Trente ans touche à son terme et les ambassadeurs de toutes les puissances signent un traité de paix en 1648 et c’est maintenant la Suisse qui se soulèvent !

Guerre des Paysans -1653

Carte de la Guerre des PaysansLa ville de Berne est bientôt assiégée de vingt mille paysans ; ils réclament les droits du peuple comme ils s’engagent à remplir leurs devoirs vis-à-vis des souverains. Mais Berne n’entend pas traiter avec les paysans ; elle ordonne aux milices du Pays de Vaud de prendre les armes. Les Vaudois hésitent, mais Berne insiste. Alors, le bourgmestre de Lausanne, Plier, propose de convoquer les délégués des villes et des communes, mais LL. EE. considèrent cet acte comme illégal. Malgré tout les députés arrivent à Lausanne où le bailli les accueille avec de belles promesses, si bien que ces Messieurs de retour en leurs villes, levèrent des troupes.
En mai 1653, cinq mille Vaudois arrivent à Berne. Les paysans furent défaits et leurs chefs furent décapités.

Dictionnaire historique suisse.

Bataille de Willmergen

La Suisse était à peine remise des souffrances des conflits qu’une nouvelle campagne intestine oblige les Vaudois à prendre les armes. En 1656, un conflit éclate entre catholiques et protestants. Dans le canton de Schwytz, quelques familles avaient embrassé le protestantisme furent dénoncées et comme une loi de 1531 condamnait à mort quiconque qui cherchait à introduire la Réforme dans le pays, elles se réfugièrent à Zurich. Leurs biens furent saisis, mais Zurich les réclama sans succès. Une diète fédérale, tenue le 21 novembre 2655 fut sans résultat. Nulle entente était possible. Les cantons protestants, Berne et Zurich, prennent les armes. Aux premiers jours de janvier 1656, Zurich attaque avec dix-huit mille hommes et met le siège devant Rapperschwil. Berne lève douze mille hommes dont huit mille Vaudois commandés par les colonels Morlot et de Watteville.

L’avoyer d’Erlach, qui commandait en chef, se porte le 23 janvier sur Willmergen où il établit son camp. Mais les officiers se soucient d’avantage de rire et de boire que de surveiller l’ennemi. Tout à coup, le général Pfyffer, à la tête des Lucernois, attaque le campement des Vaudois qui, à l’improviste, sans officier – ceux-ci dînant au château – se défende héroïquement. Les sous-officiers n’ont pas le temps de former les soldats en bataille ; alors c’est la déroute commence et trois cents Vaudois restent sur le terrain ; pas de quartier. Les catholiques massacrent les huguenots blessés. Nul doute que si ces braves soldats avaient étés commandés par des officiers de valeur, le résultat fut tout autre. Le même jour, les Zurichois étaient battus sous les murs de Rapperswil.

La défaite des protestants, qui laissèrent mille cinq cents morts sur le champ de bataille, mit fin à la guerre, mais la paix ne fut pourtant pas conclue immédiatement. Les troubles continuèrent encore quelque temps, mais sans en venir aux mains. Une diète fut tenue à Baden le 13 février, mais le traité de paix ne fut signé que le 7 mars suivant.

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