Dans l’histoire du peuple vaudois, après le 24 janvier 1798 qui marque la déclaration d’indépendance vis-à-vis de Berne, la date du 14 avril 1803 constitue elle aussi un événement important, car le Grand Conseil s’assembla pour la première fois.
La séance fut ouverte par des remerciements au Premier Consul de la République française pour avoir reconnu le peuple vaudois libre et souverain ; on forma le blason cantonal de couleur vert et blanc, avec les mots : Liberté et Patrie comme devise.
Le canton de Vaud venait de naître et il fait son entrée officielle dans la Confédération suisse ; une ère nouvelle s’ouvrait devant lui, ère de travail administration, ère d’organisations, de progrès qui seraient à la base des institutions et qui formeraient le piédestal de l’Etat actuel. Les partisans de l’Ancien Régime, ne se consolaient point aisément d’une longue série de défaites et, plus d’une fois, ils se montrèrent prêts à revendiquer des droits dont le nouveau régime les avait pour toujours privés.
Malgré cela, la vie politique du canton de Vaud, de 1803 à 1813, fut paisible. Seules les secousses ébranlant l’édifice extraordinaire, construit en Europe par l’épée de Bonaparte, furent ressenties, mais jusqu’à la chute de l’Empire, ces secousses n’étaient point assez violentes pour jeter le désarroi dans l’Etat naissant. Cependant, la vie économique du pays en subit le contrecoup.
Il faut noter qu’à l’époque le suffrage est encore censitaire (vote réservé aux personnes qui s’acquittaient d’un impôt); le suffrage universel ne s’imposant que progressivement au XIXe et XXe siècle. L’exécutif cantonal sera quant à lui élu le 18 avril 1803 par ce même Parlement et prendra la forme d’un Petit Conseil composé de neuf membres.