Le patois vaudois

Origine des patois
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Les manières de s’exprimer des Vaudois
Le patois vaudois permettait aux Vaudois de s’exprimer de deux manières principales de parler, celle de la ville et celle de l’arrière-pays. Ils conservent des particularismes, tantôt régionaux, tantôt sociaux.
Avant la IIe guerre, indépendamment des questions de mot ou de vocabulaire, l’accent vaudois régnait sur l’ensemble du Canton, avec des accentuations plus ou moins prononcées de l’accent de base. L’accent le plus traînant n’était pas celui du Gros-de-Vaud, mais celui des Veveysans, communément appelés Boëlans. L’accent des Ormonts se distinguait par une manière de prononcer le « ch », la langue sur le palais, avec une épaisseur mouillée. Au seul mot de « vache », on repérait le Tauxe, le Wurlod ou le Genillard d‘origine. A l’autre bout du canton, les gens de Saint-Croix présentaient déjà plus les inflexions du Jura de Neuchâtel. Le « é » resserré et agressif.

L’accent média
Au début des années huitante, l’accent vaudois a régressé devant l’urbanisation et la prépondérance de Lausanne. Dans la capitale lausannoise, la grande masse de la population tend à prendre l’accent « radiophonique », accent neutre, un peu pointu, copié sur celui des speakers français.
« L’accent du pays où l’on est né demeure dans l’esprit et dans le cœur, comme dans le langage ». Maxime de La Rochefoucault. La diminution progressive de l’accent vaudois correspond peut-être à un affaiblissement de l’identité nationale des Vaudois.

Carte du Français - Source: Unil.ch
Carte du Français – Source: Unil.ch

L’origine des patois vaudois
Les patois vaudois remontent en ligne directe du latin parlé qui, à partir du Ier siècle après J.C., a été implanté dans ce pays, à l’exception du Haut-Jura et des Préalpes, colonisés plus tardivement.
Nous sommes ici dans le domaine du « francoprovençal », qui comprend en outre en Suisse romande les patois du Valais, de Genève et de Fribourg, de Neuchâtel et d’un frange du Jura méridional ; en France : le sud de la Franche-Comté, l’Ain, le Lyonnais, le Dauphiné et la Savoie ; en Italie : le val d’Aoste, la partie supérieure des vallées piémontaise entre Aoste et Suze.

Durant les premier siècles du Moyen-Age, trois grandes aires dialectales se sont formées sur le territoire de l’ancienne Gaule : celle du Nord (parlers d’oïl ou parlers proprement français), celle du Midi (parlers occitants) et le domaine (francoprovençal) précédemment géographiquement défini. D’abord, le franco provençal a évolué en accord avec les parlés d’oïl, ce qui explique l’opposition avec le midi. Le caractère archaïque du francoprovençal, qui lui a valu le qualificatif de « proto-français » est mis en évidence également la la riche gamme de ses voyelles atones  (c’est-à-dire ne portant pas l’accent tonique ) qui pour la plupart conservent les timbres latins, tandis que le français, dès le Xe siècle, les a réduites à un –e indéterminé.

Patois vaudois actuel : Terra  tsanta
Français terre chante
Patois vaudois actuel : eintre âle             vegne
Français tu entres ailes          vigne
 Patois vaudois actuel fâvro eintro         eintrant ou entront
Français (or)fèvre j’entre         ils entrent

Le francoprovençal a conservé bien des mots d’origine latine (aussi prélatine ou germanique) qui n’ont pas survécu dans le domaine d’oïl ; panosse en un bel exemple.

Diversité des patois vaudois
Les patois vaudois tels qu’on pu encore les étudier au XXe siècle diffèrent d’une région à l’autre, parfois d’un village à l’autre. Ces différences de prononciation, de vocabulaire ou d’ordre grammatical permettent aux patoisants de savoir d’où viennent leur interlocuteurs. L’historien de la langue s’interroge sur la portée de ces particularités. Dans la Broye, l’opposition des patois était très nette. On disait qu’il suffisait d’entendre un interlocuteur prononcer en patois le traditionnel « comment ça va-t-il ? » pour savoir s’il était Vaudois (Couman va-t-e ?) ou Fribourgeois (Queman va-th-e ?)

Le français fait reculer les patois
Les patois vaudois sont sur le déclin ou déjà éteints. Seul un petit nombre de personnes isolées, d’âge certain, sont encore à même de pratiquer le vieux langage. Au début du XXe siècle, les enquêtes du Glossaire des patois de la Suisse romande ont pu recueillir du patois dans tous les districts du Canton, mais dans les villes, il avait disparu.

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