L’Europe au IXe – Xe siècle

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Les Rois de Bourgogne – La Reine Berthe

Lors du L’Europe au IXe et Xe siècle, les guerres intestines avaient jeté le peuple dans une indescriptible misère et l’absence de gouvernement fort comme au temps de Charlemagne. Une anarchie terrible existait ; les rois refusaient d’obéir à l’empereur. Avenches était en ruine, de Nyon, il restait un maigre village. Les écoles étaient tombées avec les villes. Rodolphe Ier, roi de Bourgogne transjurane et probable descendant de Charlemagne (888) parvint à mettre un peu d’ordre dans ses états.
Rodolphe fit un traité d’alliance avec Berenger, roi d’Italie qui se voyait menacé par Arnolphe, roi de Germanie. Celui-ci, redoutant cette alliance, prend les devants et pénètre en Bourgogne transjurane. Il traverse le Valais, saccage Saint-Maurice, Bex, Aigle. Rodolphe surpris est obligé de se retirer et devant l’envahisseur qui, pendant l’année 912, pille, brûle, tue, ravage le Pays de Vaud. Des familles entières émigrent dans le Pays-d’Enhaut.

Reine Berthe par Albert Anker, 1888
Reine Berthe par Albert Anker, 1888

Cependant, l’énergie du désespoir décuple les forces de Vaudois et des Transjurans. Rodolphe les conduits et dirige des attaques imprévues, de petits combats isolés qui sont pour l’armée allemande autant de défaites. Cette dernière se retira, mais laissant le pays dans un grave état de dévastation. A la mort du prince, son fils Rudolphe II lui succéda ; songeant à s’agrandir le royaume de son père, il réclama la possession du territoire entre l’Aar et la Reus, qui faisait partie du duché d’Allemagne ou de Souabe. Il lève des troupes et défait Burkart, le duc de Souabe à Kibourg (près de Winterthur). Comme gage de paix, Burkart offrit la main de sa fille Berthe à Rudolphe, (celle qui sous le nom de « bonne reine Berthe » a laissé dans l’histoire de notre pays un de ces rayons doucement lumineux dont les peintres du moyen-âge se plaisaient à orner le front très pur des vierges et des saintes. Ce mariage lui permit de s’accaparer d’une partie de l’Argovie. A la mort de Rodolphe II en 937, il laissa le spectre aux mains de la reine Berthe et de son fils Conrad qui n’avait que dix ans..

Mais en parlant des guerres conduites par Rodolphe loin de notre pays, nous avons laissé quelque temps dans l’ombre les bords du Léman que nous revoyons maintenant dévastés et saccagés par les Hongrois et les Sarrasins, venus les uns du nord, les autres du midi, et qui auraient trouvé la Transjurane sans maître – proie facile – si Berthe, la courageuse autant que bonne, n’avait pas veillé à la sécurité de tous..

Abbatiale de Payerne
Abbatiale de Payerne

Nous voyons encore s’élever sur les collines de vielles tours que nous nommons du nom de la reine Berthe : à Gourze, à Moudon, à la Molière, à Neuchâtel, à des distances qui permettent de s’entendre et de se donner des signaux. Ces édifices d’une solidité remarquable que le peuple trouvait un asile lorsque les hordes barbares surgissaient.
Le testament par lequel la douce reine lègue au monastère de Payerne la presque totalité de ses bien est considéré comme apocryphe (inexact), mais sa prédilection pour la cité broyarde est incontestable. Elle fut inhumée quelque part dans le chœur de l’abbatiale Notre-Dame de Payerne.
C’est cette reine dont le nom est encore en vénération dans le Canton de Vaud, et dont une foule de fondations utiles conservent la mémoire. Elle bâtit les châteaux de Vuflens et de Champvent, la tour de Neuchâtel, celle de Berthold près de Lutry. Elle fonda l’abbaye de Payerne si fameuse par ses richesses, et l’Eglise collégiale de St. Urs à Soleure : elle multiplia les fermes dans des parties incultes du Canton de Vaud ; elle fit construire le château des Clées et la tour de l’Isle près du Jura. Le château de Vanel entre Rougemont et Gessenay lui doit aussi sa fondation, même que la tour de Gourze à Savigny, cette tour sans porte, était environnée d’un fossé. On y mit garnison et on y plaça des effets précieux.
» La reine Berthe favorisa la peuplade naissante de Morges, et la reconstruction d’Yverdon qui commençait à se relever de ses ruines. Orbe fut aussi agrandi par ses soins.
Le royaume de Rodolphe III perdit beaucoup d’influence, car la féodalité prenait de l’ampleur ; les seigneurs se déclaraient et se montraient indépendants. Tenant compte de cette situation, Rodolphe choisit l’appui de l’empereur germanique Henri II. Cette opération qui sacrifiait les Bourguignons et les Romands à la domination allemande irrita la noblesse. A la mort de Rodolphe III en 1032, la Suisse romande devint, après cent quarante-cinq ans de quasi indépendance, une province de l’empire germanique, comme elle avait été une province de l’empire des francs.

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