La vie en Helvétie sous les Romains

Le vin sous les Romains
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La vie sous les Romains, les arts, la religion, le vin

Les arts
Les colonies de Nyon, Yverdon, Avenches et d’autres régions étaient peuplées en grande partie d’anciens soldats, de vétérans que la vie belliqueuse n’avaient point initié aux finesses de l’esthétique et de la littérature. Ce qui explique pourquoi les objets découverts parmi les ruines romaines de l’Helvétie ne sont pas comparable aux œuvres conçues dans la péninsule italienne.
L’alimentation et le vin
Sous les Romains, l’orge, le froment, l’avoine sont semés avec abondances pour nourrir les humains ainsi que les animaux tels que moutons, vaches, porcs. On fabriquait du fromage que l’on gardait en le faisant sécher en les exposant à la fumée. Ce fromage avait acquis un renom au loin, car les Romains l’exportaient en Italie avec le vin de Lavaux et de La Côte, que les gourmets de la cité impériale dégustaient avec joie.
Ici, se pose la question qui n’a point été résolue. Les vignes, étaient-elles plantées sur nos coteaux avant l’arrivée des colons romains ou ces derniers importèrent chez nous le culte de Bacchus ? Cette question est encore sans réponse, car on a retrouvé dans les ruines d’Aventicum une statuette en marbre d’un personnage portant un tonneau qui est une reproduction parfaite de notre baril moderne. Les Romains conservaient le vin dans des outres et des amphores.
Est-ce à dire que les Helvètes utilisaient ces formes de récipient à une époque antérieur à la domination romaine et, par conséquent aussi la culture de la vigne ?
La religion et la langue
Le christianisme, peu à peu, va se répandre et les missionnaires propageant la doctrine nouvelle apporteront avec la parole des apôtres, des coutumes et des usages étrangers qui auront assurément quelque influence sur les mœurs du peuple. Les dieux des Celtes échangèrent leurs noms et quelques fois une partie de leurs attributions contres des attributs et les noms des divinités analogues fournies par l’Olympe romain.
Déclin de la civilisation romaine
La civilisation romaine restera bien vivante en Europe pendant près d’un millénaire. Le latin demeurera jusqu’au XVIe siècle la langue commune des érudits. Le droit romain sert en outre de fondement à nombre de législations actuelles.

Des pépins de César à la grappe vaudoise

Les lacustres nous laissent quelques vestiges fort intéressants : ils faisaient probablement du vin, ce qui semble confirmer la présence d’amas considérables de pépins de raisins dans leurs gadoues fossiles. Ils avaient donc découvert la vigne, une vigne sauvage probablement, vitis sysvestris. La mythologie de nos ancêtres d’avant J.C. ne laisse aucun souvenir d’un dieu de la vigne ou du vin. Les druides vénéraient le gui, mais aucun usage du vin n’est mentionné dans la célébration du culte.

Les noces de Cana
Les noces de Cana

Dionysos, dieu grec de la vigne et du vin, n’a pas encore d’adepte chez nous, pas plus que Bacchus, qui n’apparaîtra qu’avec les Romains. Lorsque César arrive en Gaule, il ne décrit pas le moindre vignoble à l’intérieur des terres. Il semble donc bien que les Helvètes ne furent pas de grands vignerons.
Les colonies grecques du Midi de la France connaissaient la vigne et le vin et leur commerce s’étendait vers le nord. L’arrivée des Romains allait entraîner une extension fructueuse de ce commerce, les vignes s’étendent particulièrement le long du Rhône. L’intense trafic de l’empire le long des fleuves et au travers des Alpes facilite le transport de quelques ceps de rouge et de blanc dans les terres conquises jusqu’au bord du Léman. Cette première introduction de la vigne devrait être amplifiée dès le IIIe siècle par l’apparition d’une force nouvelle, plus puissante que les légions romaines : la religion chrétienne. Cette nouvelle religion s’étend, elle fait une grande place au vin : Christ changea l’eau en vin et introduisit le symbole suprême de la transformation du vin en son sang. Il faut du vin pour célébrer la messe.
La culture de la vigne attestée chez nous fit l’objet d’une législation romaine, puis burgonde. La loi de Gombette (502) de Gondebaud, roi des Burgondes témoigne, par ses nombreuses dispositions viti-vinicoles, de l’importance de la vigne à cette époque. Charlemagne ne cessa de veiller au maintien des plantations et à l’écoulement du vin. Après sa disparition, les moines des grands monastères reprirent le flambeau et c’est à eux que l’on doit la reconstitution et la création de vignobles très importants et l’amélioration de la vinification. Pour ne citer qu’un exemple à Lavaux, les moines cisterciens de Hauterive et de Haut-Crêt défrichent, vinifient, boivent et vendent…

Le vignoble s’étend encore au cours des siècles qui suivent ; le chasselas, plant autochtone peut-être issu de vitis sylvestris sur les bord du Léman, bien adapté au terroir, ne s’expatrie en France pour devenir raisin de table ou en Valais pour devenir « Fendant« .
Source : arts et métiers du vin – Paul Anex

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